• Prologue

    Le temps était orageux. Les éléments se déchaînaient, là, en bas. Une jeune femme aux yeux bleus turquoise était assise sur une chaise à bascule, ses cheveux blonds tombant de chaque côté de son visage. Elle se balançait doucement, berçant le bébé qu’elle tenait dans ses bras protecteurs. Celui-ci  dormait profondément, enroulé dans une couverture en laine blanche. La jeune femme caressait légèrement du bout de son index le front de son enfant. Puis, elle se pencha pour déposer un doux baiser sur sa joue, et se redressa, un sourire aux lèvres.

    Soudain, le bébé bailla en ouvrant sa petite bouche, laissant découvrir une minuscule langue rose. Le sourire de sa mère s’agrandit.

    -Bonsoir Mélodie, chuchota-t-elle.

    Comme si sa fille avait reconnu son prénom, elle ouvrit grand ses yeux, identiques que ceux de sa maman. Elle laissa échapper une sorte de couinement, et libéra ses minuscules bras qu’elle tendit vers sa mère.

    Celle-ci retira doucement un bras pour caresser délicatement la joue de sa précieuse Mélodie.

    C’est alors que la porte s’ouvrit en grand, et un homme d’une carrure imposante s’approcha avec des pas de géant vers sa femme. La mère de Mélodie leva la tête et mit une main devant sa bouche en apercevant son air grave.

    -Non, murmura-t-elle.

    Une larme coula sur sa joue. Elle sanglota doucement, la tête baissée vers sa fille, les yeux fermés, la respiration saccadée.

    -Je sais, lui répondit  l’homme de sa voix profondément grave.

    Elle était impassible, mais on y percevait un arrière-goût de terreur. Une terreur sans fin.

    -Darius, continua la jeune mère, sans arrêter de sangloter. Je… Mélodie n’a que deux mois. Elle doit connaître son père et…

    Elle se leva de sa chaise, tenant toujours fermement sa fille contre elle. Darius mit un bras autour de sa taille et ferma ses yeux verts foncés. Il détestait la voir pleurer. Son cœur se brisait à chaque fois qu’il la voyait dans cet état.

    -Mélanie, chuchota-t-il. Nous n’avons pas le choix. Il est là. Les Fea sont en train de le retenir.

    - Je ne peux pas vivre sans toi ! Hoqueta Mélanie. Je t’aime !

    Il la serra contre lui en prenant garde à leur enfant. Mélodie regardait ses parents avec de grands yeux. Les mêmes que sa mère. Darius rouvrit les siens et déglutit difficilement.

    -Tu sais que c’est la seule solution. Notre fille aura besoin de toi, finit-il par répondre. Elle est une part de toi et de moi.

    Mélanie leva la tête et lui donna un doux baiser. Darius y répondit avec douceur et amour. C’est une sorte d’adieu.

    Leur fille se mit à s’agiter dans les bras de sa mère. Son père se détacha de Mélanie pour sourire doucement au bébé. Il se pencha pour déposer ses lèvres sur son front, et ensuite lui murmurer :

    -Tu seras belle et forte. Comme ta mère. A tes dix-sept ans, la Boussole fera de toi quelqu’un de très puissant, ma chère fille, ma Mélodie.

    Puis, il se raidit, et sembla un instant dans ses pensées. Darius se redressa, son visage ayant prit un air d’impassibilité, ne voulant mettre aucune émotion. Il attrapa la main de sa femme avant de lui dire :

    -Le Néant est à l’intérieur ! Lui dit-il avant de se mettre à courir.

    Mélanie le suivit, tenant tant bien que mal sa fille au creux de son bras valide. Le bébé s’était soudainement mis à pleurer bruyamment, comme si elle comprenait l’urgence de la situation. Sa mère trébucha en entendant ses pleurs. Elle tomba à genoux, et Darius fut obligé de s’arrêter.

    -Passe-moi Mélodie, lui demanda-t-il, ou plutôt ordonna.

    Mélanie lui passa son bébé sans rien dire et se remit debout, grimaçant à cause de la douleur. Les deux parents reprirent alors leur course.

    Ils continuèrent à courir, passant dans diverses salles. Des fois, Darius marmonnait un « Pas ici ! », et ils repartirent dans l’autre sens, leurs mains toujours liées, l’adrénaline empêchant de leur faire ressentir toute fatigue, et Mélodie pleurait toujours plus fort.

    C’est alors qu’ils débouchèrent dans une grande salle, mise dans un désordre incroyable. Au milieu, une silhouette vêtue d’une grande cape noire tombant jusqu’au sol leur tournait le dos.

    Une terreur sans nom s’inscrivit sur les visages des jeunes parents, qui reculèrent prudemment, espérant sûrement ne pas se faire repéré. Mais des hommes, tous habillé de noir, leur barrèrent le passage.

    La silhouette se retourna lentement Pas de visage. Ni de main. Rien que du noir. C’est comme si il n’y avait rien sous cette grande cape. A part deux yeux jaunes vifs, tels ceux d’un chat, qui fixaient méchamment les deux fautifs et leur fille, mais une sorte…d’amusement brillait au fond de ces yeux effrayants.

    La silhouette leva ses deux bras inexistant et s’il avait eu une bouche, on pourrait jurer qu’il aurait souri.

    -Cher Darius ! Chère Mélanie ! S’exclame-t-il avec une voix faussement bienveillante. Justement, vous tombez à pic, je vous cherchais ! Et…oh ! Vous ne m’avez pas envoyé de carte ? C’est une fille ou un garçon ?

    -Néant, gronda le père en resserrant sa prise autour de sa fille.

    Mélanie tremblait de partout et se colla à son aimé, cherchant du réconfort. Néanmoins, elle ne quitta ce méchant des yeux.

    Celui-ci s’avança de trois pas, ne quittant pas la petite famille de ses yeux de chat jaunes. La façon dont ils s’entassaient les uns sur les autres comme ça, le père protégeant les deux êtres qu’il aimait plus que tout, la mère essayant de se montrer courageuse, et la petite fille à peine âgée de deux mois, regardant la scène avec attention, ses grands yeux bleus si semblable à ceux de sa mère grands ouverts, comme si elle analysait chaque mouvements, chaque sons, aurait pu donner les larmes aux yeux à n’importe quel être humain. Mais pas le Néant.

    Il baissa ses bras et dit d’une voix glaciale, froide, dure et sans aucunes émotions :

    -Saisissez-les.

    Juste avant cette phrase, Darius croisa le regard les yeux turquoise de celle qu’il aimait. Sans un mot, il lui passa Mélodie.

    -Je t’aime, lui chuchota-t-il.

    Mélanie fit deux pas en arrière, Mélodie dans ses bras.

    -Moi aussi.

    Et elle s’enfuit en courant le plus vite possible, malgré le fait que son bébé la ralentissait légèrement. La tristesse lui compressait la poitrine, la faisant suffoquer. Mais elle accéléra, pensant à Mélodie, qui avait recommencé à pleurer bruyamment. Elle-même avait les joues inondées de larmes. Seulement, c’était la seule solution.

    Mélanie courra jusqu’à une salle, où saisit un panier d’osier. Puis, elle sentit une odeur de brûlé.

    -Seigneur, murmura-t-elle avant de repartir de plus belle.

    Eao… Eao…

    Devant elle, une porte enflammé lui faisait face, barrant le passage jusqu’à dehors. La jeune mère s’arrêta et se concentra, fermant les yeux.

    Eao… Eao…

    -Elles sont là ! Cria une voix grave derrière elle.

    La jeune femme ouvrit brusquement les yeux. Sa couleur bleu turquoise s’était intensifié. Elle tendit du mieux qu’elle put sa main gauche devant elle et un jet d’eau s’échappa. Il vint éteindre un tout petit peu les flammes, juste assez pour la laisser passer si elle se dépêchait.

    Mélanie repartit encore, mais sa robe et le panier prirent feu. Elle cria de douleur lorsque le feu toucha sa peau, et une odeur de roussi monta jusqu’à ses narines. Elle réussit à éteindre un peu le feu. Mais il la brûlait intérieurement. C’était mauvais, très mauvais pour elle. Mélanie ne tiendrait pas très longtemps.

    Elle serra le panier légèrement noirci et Mélodie contre elle, et continua de courir, refoulant du mieux qu’elle pouvait les larmes qui menaçaient de couler alors que son cœur refusait d’accepter ce qu’elle allait faire. Ce qu’elle devait faire.

    La jeune femme était à présent dehors. Juste devant elle, un portail vert s’ouvrit. Elle jeta un dernier coup d’œil derrière elle : elle était toujours poursuivie. Alors la jeune mère rassembla le peu de force qu’il lui restait, et courut le plus vite possible vers le portail. Elle sauta dedans et ferma les yeux, serrant toujours sa fille contre elle.

    Soudain, elle sentit le sol sous ses pieds. Mélanie rouvrit ses yeux et jeta un rapide coup d’œil autour d’elle. Elle se trouvait dans un quartier banal, les maisons bien alignées les unes par rapport aux autres, les pelouses bien entretenues…

    Par une fenêtre, elle vit un jeune couple s’embrasser tendrement, blottis sur un canapé. Refoulant, de nouveau ses larmes et essayant d’ignorer le petit pincement qu’elle ressentait sur son cœur meurtri, Mélanie s’avança vers la porte de cette maison.

    Délicatement, elle déposa dans le panier noirci sa fille, qui à présent pleurait silencieusement, les larmes coulant le long de ses joues, et sortit un petit papier un peu brûlé sur les bords dans la couverture.

    Puis, elle laissa Mélodie sur le paillasson, sentant toujours le feu brûler ses forces de vie petit à petit, à l’intérieur de son corps.

    Mélanie déposa un dernier baiser sur le front de sa fille.

    -Je t’aime énormément, ma fille, lui murmura-t-elle.

    Elle appuya alors sur la sonnette qui retentit avec un « ding-dong », et s’enfuit dans la nuit, poursuivie par des silhouettes noires.

     

     ~~~

     

     

    Voili voilouuu pour le prologue de la Boussole ! Une réécriture est prévue, évidemment, parce que je n'en suis pas fière ! Mais n'hésitez pas à dire votre avis, pour que je sache ce qui ne va pas (fautes d'orthographe, incompréhensions etc.)

    Mélodie/Mélanie... J'ai toujours beaucoup d'inspiration pour les prénoms en M ! Je sais pas pourquoi, me demandez pas . xD


  • Commentaires

    1
    Dimanche 5 Mars 2017 à 15:25

    J'adore, j'adhère ! expression que je vais utiliser toute ma vie, adjugé vendu

      • Dimanche 5 Mars 2017 à 16:00

        Merci ! :D Je ne dirai rien... :)

      • Mardi 7 Mars 2017 à 18:02

        De rien toupine :) ok vas-y dit rien

      • Mardi 7 Mars 2017 à 19:06

        Toupine ? C'est quoi ce truc encore ! XD (N'empêche c'est mieux que "mon enfant" ! ;))  *tire la langue* (aucune réflexion, OK ? x)

      • Mercredi 8 Mars 2017 à 15:37

        Copine devient coupine devient toupine. (Oui madame)

      • Mercredi 8 Mars 2017 à 18:55

        Ah ! C'est pas mal. Tu fais des progrès ! :D (Tu sais déjà ce que je vais dire !)

    2
    Dimanche 5 Mars 2017 à 15:41

    La suiteuh !

      • Dimanche 5 Mars 2017 à 16:01

        Bientôt, promis ! :D Contente que ça te plaise !

      • Dimanche 5 Mars 2017 à 16:02

        Ouais :DDDD

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